A l’occasion de la journée internationale les droits de la femme nous avons interviewé Elisa Schoindre, la capitaine de l’équipe sénior féminine du Club de Rugby Nancy Seichamps sur son rôle dans le rugby.

Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour à toutes et à tous donc Élisa Schoindre, conseillère technique départementale de la Meurthe et Moselle et du coup joueuse et capitaine de l’équipe de Nancy Seichamps.

En quoi la Journée internationale des droits des femmes est-elle importante pour vous en tant que capitaine d’une équipe féminine ?

Pour moi c’est super important cette journée de montrer que à un moment donné, l’évolution de la société va dans le bon sens et que on a de plus en plus d’égalité au niveau des femmes et des hommes. Nous, on a ça également dans le rugby dans notre club au niveau des vestiaires qui sont mis à disposition, on en a un qui est réservé spécialement féminin, ça change. Toutes les structures ne sont pas faites comme ça, mais nous on a cette chance d’avoir ça. Pour avoir travaillé avec d’autres clubs, ce n’est pas toujours le cas, mais ça évolue dans le bon sens puisque les mairies, les villes évoluent dans ce sens-là. Autre point qui est important pour moi, c’est de montrer qu’à un moment donné il n’y a pas de sport femme ou homme, tout le monde est capable de faire tous les sports, que ça soit du genre plus masculin ou plus féminin. On est toutes capables de pratiquer ce sport.

Quelles sont selon vous les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées dans le monde du rugby et comment votre équipe les aborde-t- elle ?

Alors moi spécifiquement, je suis venue de la gym, donc un sport qui est considéré quand même comme plus féminin. Quand je suis arrivée ici, c’était un petit peu spécial parce que pas la même chose. Beaucoup d’hommes à travers ce sport, ce que je connaissais pas forcément. Après il y a pas forcément de défi spécifique je pense. La pratique est mixte jusque 14 ans donc il y a pas de spécificité et après elle devient du coup femme d’un côté et homme de l’autre. Les petites, à l’heure actuelle nous demandent quand même de faire des rassemblements exclusivement féminins pour se retrouver quand même entre elles parce que je pense qu’elles en ont besoin dans ce sport et du coup nous on évolue dans ce sens. Après de là à dire qu’il y a des défis spécifiques, je ne pense pas parce ça évolue. C’est de plus en plus médiatisé, et cetera. Donc moi qui est arrivée au rugby il y a 5 ans, j’ai pas forcément eu de défis spécifiques là-dessus.

Quel conseil donneriez vous aux jeunes filles qui souhaitent se lancer dans le rugby ou dans tout autre sport traditionnellement associé aux hommes ?

Comme je l’ai dit, il y a pas forcément pour moi de sport qui est connoté féminin ou masculin. On est toutes capables de faire un sport qui est plus connoté masculin comme le rugby. Il y a de plus en plus de licenciées féminines qui arrivent, donc ça évolue dans le bon sens en sachant que le petit « hic » qui peut y avoir par exemple sur les petites catégories, c’est la règle du toucher 2 secondes. Donc il y a certaines parties du corps où les filles aiment pas forcément être touchées, mais on a pas eu spécialement de soucis là-dedans donc franchement faut essayer c’est un sport qui dégage plein de valeurs. Moi j’ai connu la gym qui est très stricte, et le rugby, c’est un peu un mélange des 2. C’est sûr qu’il faut avoir de la rigueur sur le terrain, mais ce qui se passe après ce qu’on appelle la 3e mi-temps, c’est plus festif, cohésion, et cetera, et c’est ça qui qui est cool. Donc franchement faut pas hésiter, y a une bonne entente et y a plein de valeurs qui se dégagent à travers ce sport.

Comment percevez vous l’évolution de la représentation des femmes dans le rugby au fil des années et quels changements espérez-vous voir à l’avenir ?

Donc du coup, comme je l’ai dit, moi ça fait 5 ans que j’ai commencé le rugby et il y a déjà plein d’évolutions que j’ai pu voir apparaître. Par rapport à la médiatisation de l’équipe féminine, il y a des bons résultats, donc ça joue comme dans n’importe quel sport. Quand il y a une équipe, comme l’équipe phare ou l’équipe nationale qui perce, du coup ça a des impacts. Il y a encore plein de choses à faire. Nous, c’est ce qu’on essaie de développer de plus en plus dans la région et dans la Meurthe et Moselle. L’ensemble des clubs vont dans ce sens. Donc il y a des constructions d’équipes féminines qui arrivent de plus en plus, donc ça c’est super cool.

Les changements qu’on espérait avoir à l’avenir ? Ben voilà, c’est comme on va faire dimanche : des journées spécialement féminines parce que les filles sont demandeuses, donc on aimerait qu’il y ait plus de de choses en lien avec le rugby, spécialement féminin, qui se développent.

Quelles sont les valeurs du rugby d’après vous ?

Il y a quand même de la rigueur, il y a la cohésion qui est un point clé, il y a ce coté quand même combat, respect qui est super important, respect à travers, l’arbitrage à travers nos coéquipiers, à travers les adversaires, ça c’est une valeur qui est fondamentale et que nous on a envie de développer, donc à la suite de ça, dimanche, on a notre première journée exclusivement féminine. Donc ça a été en lien justement avec cette Journée des droits de la femme qui a lieu aujourd’hui. Donc l’idée c’était de rassembler l’ensemble des féminines. Des clubs lorrains donc, des 8 ans jusqu’au 17 ans donc. Elles vont venir dimanche matin à 10h00 jusque 11h30, elles seront sur des ateliers terrain, ça sera animé pareil. On était dans une volonté qu’avec des femmes, donc avec des éducatrices, il y aura pas d’éducateurs sur le terrain. À la suite de ça, donc, elles pourront échanger et cetera, comme on a dit, ces petits moments de cohésion à travers un repas tous ensemble avec un mélange des générations, donc les petites seront mélangées avec les grandes. À la suite de ça, les seniors de l’équipe de Nancy, on joue notre gros match de poule. Donc à la suite du repas, les petites vont pouvoir faire des échanges sur différentes thématiques sur tout ce qui est sport féminin et rugby féminin. Donc on a dégagé 2 grandes thématiques pour les plus grandes, donc les F 15 et les F moins de 18, elles vont parler sur le haut niveau, le rugby haut niveau chez les femmes et cetera et chez les plus petites chez plus. Elles vont nous poser des questions sur notre parcours, pourquoi on a commencé le rugby et cetera. Donc voilà, c’était notre volonté et après donc elles resteront voir les 2 matchs qui se dérouleront l’après. 12h00, donc. On l’a dit, on est en plein développement donc c’est 2 équipes Lorraine de rugby à 10 qui jouent à 13h00 en lever de rideau de notre match donc l’équipe Nancy Lunéville et l’équipe belle de Lorraine avec composée de joueuses donc des Vosges et la Meuse. Et à la suite de ça, du coup notre match contre Dijon, donc les petites viendront avec nous pour remettre les maillots avec moi en tant que capitaine sur les équipes pour qu’elles vivent aussi ce qui se passe. Dans les vestiaires et elles feront l’entrée avec nous sur le terrain donc de quoi faire une grosse journée féminine.

Pourquoi vous êtes passée de la gym au rugby, qu’est-ce qui s’est passé ?

Alors donc du coup moi j’ai arrêté ma carrière de gymnaste parce que l’entraîneuse est tombée enceinte et du coup c’est moi qui ai repris l’entraînement donc j’ai eu une année de césure en fait et on se rend compte que c’est très impactant. La gym à 20 ans voilà… j’ai commencé à 2 ans, donc, le corps, il prend pas mal. Et puis j’avais envie de changement. Je pense que c’était le moment où il fallait tourner. J’ai commencé la fac, donc en staps, la fac de sport et j’ai découvert le rugby avec Sylvain Mottet, du coup, et c’est lui qui m’a donné envie de continuer. Donc j’ai commencé avec le rugby universitaire et je me suis. Au club du coup ? Donc voilà 2 sports différents. J’avais peut-être pas connu ce sport collectif moi. Du coup gym c’est très individuel, même si on a de des concours par équipe, c’est pas la même chose. C’est très strict. Donc j’avais envie de changement et franchement c’est à travers le rugby que je me suis retrouvée. Donc ça fait 5 ans et du coup je ça me plaît toujours autant parce que du coup c’est devenu mon métier donc voilà c’est super.

Comment procédez vous pour faire perdurer le club ?

Alors, les effectifs ont flambé depuis la Coupe du monde je pense, mais y’a pas que cet effet, on intervient de plus en plus dans le scolaire, y a de plus en plus d’éducatrices qui vont faire ces interventions dans le scolaire, donc les filles voient des femmes faire les interventions scolaires et ça les impacte et elles se disent « ben moi aussi je peux le faire », elles sont moins en retrait. C’est un petit sondage qu’on a fait, donc le fait de le faire vivre nous féminines à des filles, c’est plus facile pour faire passer le message. Après, il y a le message aux parents qui est un peu plus compliqué. Comme on l’a dit chez les plus jeunes et dans le milieu scolaire, on fait du rugby touché 2 secondes donc il y a pas cette forme de contact, de placage, comme ils peuvent voir à la télé et c’est ce qu’on essaie de faire passer comme message et de dédramatiser l’activité par rapport à ce qui se passe à la télé.

 

Nous tenons à remercier Elisa pour sa participation !

 

 

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